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Adaptation au changement climatique : une solution belgomarocaine


Depuis 2015, l’Université de Liège en Belgique et l’Institut National de Recherche Agronomique du Royaume du Maroc collaborent dans le but d’améliorer la prévision des rendements des cultures de nos deux Royaumes et d’appuyer les politiques agricoles d’adaptation et de résistance au changement climatique.

 

Pour ce faire, dans le cadre de la 6e Commission mixte permanente entre Wallonie-Bruxelles et le Maroc allant de 2015 à 2017, les équipes du Pr. Tychon (ULg) et du Dr. Balaghi ont développé conjointement des outils consacrés au renforcement du système de rendements des cultures agricoles de la Belgique et du Maroc.

Par la suite, les deux institutions partenaires ont pu mettre à profit les résultats de leurs recherches et travaillé au renforcement de leurs compétences respectives afin de servir au mieux les objectifs de la 7e Commission permanente, allant de 2018 à 2022. L’objectif de cette commission est, quant à elle, d’appuyer les autorités belges et marocaines dans le développement d’une politique agricole d’adaptation et de résistance au changement climatique. 

 

Un partenariat Nord-Sud et Sud-Nord !

Les deux institutions se sont concentrés sur plusieurs outils tels que MOSAICC « Modelling System for Agricultural Impacts of Climate change »,  un système existant permettant d’évaluer l’impact économique du changement climatique sur l’agriculture.. Ce dispositif peut être développé davantage sur plusieurs composantes. Le Maroc est par ailleurs, le premier pays a avoir été sélectionné pour bénéficier du déploiement complet de cet outil.

 

De plus, grâce à une collaboration étroite avec nos partenaires marocains dont l'Institut Agronomique et Vétérinaire Hassan II, une première version de la plateforme belge de suivi des cultures et de prévision des rendements a pu être élaborée . A l'instar de ce qui se fait actuellement au Maroc, la nouvelle plateforme belge récolte des données météorologiques spatiales sur des échelles spatiales de 5 km2. L'historique de ces mesures permet entre autres d'identifier les années où les résultats sont semblables et ainsi d'obtenir des analyses prévisionnelles sur les rendements agricoles.

 

Il est à noter également qu'en 2019, l'équipe du laboratoire du Pr. Bernard Tychon du département des sciences et de gestion de l'environnement de l'Université de Liège a accueilli, sur le campus d'Arlon, le doctorant marocain, Iliass Loudiyi. Ce dernier, travaille sur l'adaptation au contexte marocain, d'un second outil: le modèle CARAIB. Ayant déjà fait ses preuves en Europe, ce dispositif de prévision de rendements aide à évaluer les impacts du changement climatique sur l'agriculture. Les travaux de recherches de M.Loudiyi ont porté sur l'élaboration des premiers scénarios sur la période 1901-2018 afin de créer, par la suite, une simulation de rendements de quelques cultures principales au Maroc. Nous nous réjouissons de voir le fruit de cette étude, donner lieu à une communication scientifique et être soumise, sous forme de résumé, à l'Assemblée Générale de l'Union Européenne des Géosciences.

Mais ce n'est pas tout, en 2020, les deux partenaires continuent d'affiner leurs outils et d'analyser les résultats pour pouvoir les soumettre aux autorités publiques. Ils participent également à la vulgarisation de l'utilisation de ces outils.

Ces objectifs communs dans le but d'améliorer les rendements agricoles ont également permis des échanges enrichissants.

Riad Balaghi, Directeur des projets à la Fondation Initiative Adaptation de l'Agriculture Africaine au changement climatique, détaché de l'Institut National de la Recherche Agriconomique, a fait partie de cette aventure. Découvrez son témoignage CONFINE