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SIEL 2022 : les liens littéraires entre la Belgique et le Maroc

Evènement incontournable de la scène culturelle et littéraire marocaine depuis 1987, le Salon International de l’Edition et du Livre a célébré cette année la littérature africaine. L’occasion de rappeler à quel point le brassage des cultures produit une littérature riche et diversifiée, d’ici et ailleurs.

Les liens littéraires entre la Belgique et le Maroc l’illustrent bien : il suffit de constater que le Maroc a été l’invité d’honneur de la Foire du livre 2020 et que la production de littérature belgo-marocaine ne cesse d’être foisonnante dans de nombreux genres littéraires (roman, poésie, bandes dessinées, théâtre, etc).

La Belgique s’avère être une source d’inspiration et de décor pour les auteur.e.s belgo-marocains, comme pour l’écrivain Taha Adnan qui décrit dans son poème « Le Maroxellois » son expérience de la vie bruxelloise. Pour ce dernier, les littératures belges et marocaines se ressemblent par leur multilinguisme, car il n’y a ni une langue belge ni une langue marocaine : il y a en effet le français, le néerlandais, l’amazigh, l’arabe etc. Taha Adnan est par ailleurs fasciné par la vie quotidienne bruxelloises et il rassemble des textes d’auteurs marocains sur ce sujet.  

Tout comme Taha Adnan, les quatre auteurs belgo-marocains invités à la première rencontre littéraire du Conseil de la Communauté marocaine à l’Etranger (CCME) partagent un  attachement fort à la Belgique. Leurs écrits reflètent un double déracinement/enracinement et une multiculturalité.

La littérature belge inspire également le milieu universitaire marocain : la Docteure Hind Moutai a soutenu récemment une thèse consacrée à l’autrice belge Suzanne Lilar  à l’Université Hassan II Casablanca. Cette thèse a été écrite sous la direction de Marc Quaghebeur, écrivain belge, ancien directeur des Archives et Musée de la Littérature, et Président de l’Association Européenne des Etudes Francophones (AEEF). Marc Quaghebeur a d’ailleurs publié récemment « La Belgique, un continent francophone à découvrir », un ouvrage collectif consacré au Maroc à la Belgique littéraire.

L’intérêt mutuel pour les lettres belges et marocaines démontre l’existence d’un dialogue culturel entre les deux pays. Dans certains cas, ce dialogue peut aboutir à des collaborations, comme celle née de la coopération culturelle entre Wallonie-Bruxelles et l’INBA. En effet, le scénariste belge Stephen Desberg travaille depuis quelques années avec la dessinatrice Sara Naji, une lauréate de l’INBA (Institut National des Beaux-Arts) qu’il a repérée lors d’une de ses missions d’enseignement dans l’Institut.  

Il est à souligner que Bruxelles est non seulement une source d’inspiration, mais également un lieu de rayonnement et de formation pour les artistes, comme pour le Bruxellois d’adoption et dessinateur Abdel de Bruxelles qui a publié récemment l’album Tanger sous la pluie.